Extraits

   Peintre de son époque, momument de la conscience humaine, Zola est d'abord un grand romancier. Après avoir perdu son père très jeune, l'ami de Cézanne vit quelques années de bohème et rédige ses premiers essais littéraires tout en travaillant chez Hachette. Il sera également journaliste, critique d'art (favorable aux impressionnistes) et trouvera probablement dans la fréquentation de milieux trè divers la matière de son oeuvre à venir. Thérèse Raquin (1867), succède à d'autres romans moins réussis et précède le grand cycle des Rougon-Macquart, vingt romans dont les plus célèbres sont peut-être la Faute de l'abbé Mouret (1875), l'Assommoir (1877), adapté pour le théâtre en 1879, Nana (1880), Germinal (1885), la Terre (1887), la Bête humaine (1890), et la Débâcle (1892). L'ensemble obtient un succès public considérable en même temps qu'il fait de lui le chef de l'école naturaliste ( le Roman expérimental, 1880). Suivront enfin deux autres cycles, les Trois Villes (1894-1898) et les Quatre Evangiles (inachevés) qui abandonnent un peu le réalisme violent des premiers livres pour un discours plus explicitement moral et politique. Mais c'est l'affaire Dreyfus qui change la vie de Zola; l'écrivain reconnu s'engage en effet, notamment avec son article J'Accuse... (1898) publié dans l'Aurore, et il en subit les conséquences : injures, haines, procès, exil temporaire. Revenu en France, Zola n'est pas ce réalisme parfait et ultime que certains ont voulu y voir.