Le projet Zolien ( Suite )

   Ce qu'il affirme, c'est le pouvoir du romancier, son rôle de constructeur. le romancier est " un créateur qui tente, après Dieu, la création d'une terre nouvelle [...], qui essaie de nous dire ce qu'il a vu, de nous montrer dans une synthèse le monde et ses habitants. Mais il ne saurait reproduire ce qui est dans la réalité; il n'a aperçu les objets qu'au travers de son propre tempérament; il retranche, il ajoute, il modifie, et, en somme, le monde qu'il nous donne est un monde de son invention "( le Salut public de Lyon, 29 avril 1865 ).
   Un tel pouvoir n'est pas illimité : " L'imagination est réglée par la vérité; elle a pour inventer le vaste champ des réalités humaines " (ibid.). Le pouvoir du romancier est celui de monter une expérience en fonction d'une hypothèse qui soit la plus générale possible, qui puisse donc rendre compte du plus réel possible, en empruntant aux sciences la méthode expérimentale, à laquelle Zola fait référence depuis 1866. Le recours au modèle scientifique ne signifie donc pas pour lui impassibilité, objectivité, soumission aux faits, etc. Rien, au contraire, de plus voulu, de plus concerté pour Zola que la création romanesque, qui est une expérience non du réel mais d'une forme nouvelle, à partir d'une analyse nouvelle des hommes, entièrement expliqués par leur physiologie et le milieu dans lequel ils vivent.
   

 

 

Le projet Zolien

"L'oeuvre de Zola est énorme, polymorphe et, en grande partie, mal connue sinon inconnue. Romancier, il a composé, outre les Rougon-Macquart, deux autres séries, les Trois Villes et les Quatre Evangiles, ainsi que cinq romans publiés de 1865 à 1868..."