Le projet Zolien ( Suite )

   Mais ce recours à la physiologie ne doit pas servir à " contenter les appétits grossiers de la foule ". Il doit aider à la grande enquête scientifique sur l'homme. Zola refuse aussi bien les oeuvres qui se servent de la physiologie à des fins commerciales que celles qui, à l'opposé, se développent en pleine imagination, répondant aux goûts d'un public avide " de mensonge, de vertu et de grandeurs fausses ".
   Si le romancier doit se fier aux seuls faits, il ne doit pas se borner à les accumuler. Son but est " la recherche de la vérité à l'aide de l'analyse des êtres et des choses ". En Littré, ce n'est pas l'érudition que Zola admire, mais la méthode : la déduction, l' " outil puissant " qui " lui a permis de classer scientifiquement les matières et de marcher droit et ferme dans cette immensité vague et trouble qu'on appelle un dictionnaire ". Aussi va t'-il tenter d'appliquer cet effort de rationalisation à la production de l'oeuvre d'art en général et à la production d'une oeuvre romanesque en particulier ".
   Toutefois, même s'il reconnaît l'influence déterminante du moment et du milieu sur le plan général et s'il est tenté par une énonciation mathématique du réel, il refuse, pour ce qui est de l'individu, d'en arriver aux conclusions ultimes de Taine, qui s'interdit de " parler de personnalité ". " Tempérament ", " originalité ", " personnalité ", " individualité ", " nature individuelle ", ces termes reviennent constamment sous la plume de Zola.

 

 

Le projet Zolien

"L'oeuvre de Zola est énorme, polymorphe et, en grande partie, mal connue sinon inconnue. Romancier, il a composé, outre les Rougon-Macquart, deux autres séries, les Trois Villes et les Quatre Evangiles, ainsi que cinq romans publiés de 1865 à 1868..."