Le projet Zolien ( Suite )
L'essentiel donc, pour lui, c'est le " regard " de l'écrivain, c'est-à-dire l'intensité et l'extension de sa vision,
le choix de son hypothèse de départ, le travail romanesque consistant essentiellement dans le montage et le développement d'une expérience et
non dans une description, qui se voudrait fidèle, du réel. Une fois l'hypothèse choisie, le " cas posé ", Zola introduit en effet
la rigueur de la déduction, de l'enchaînement des causes et des effets, qui vient corroborer la justesse de l'hypothèse initiale. Il insiste sur
l'analyse des mécanismes qui produisent le personnage; la logique de l'enchaînement des faits et des réactions devient un sujet constant de
réflexion dans les dossiers préparatoires, car il s'agit de permettre au lecteur de comprendre, de remonter de l'effet à la cause.
Transposant dans le domaine de la création littéraire les théories de l'économie libérale, Zola affirme dès
1865 : " Une oeuvre d'art est un coin de la création vu à travers un tempérament ". Comme le note Henri Mitterand dans le Discours du roman,
"le travail de l'énonciation est affirmé trois fois dans cette formule : dans " vu ", dans " tempérament " et dans " à
travers ". C'est peut-être devant cet " à travers " que la critique d'aujourd'hui pourrait rester le plus longtemps en arrêt. Car tout
tient à la structure et au fonctionnement du filtre par lequel passe la matière " naturelle et sociale ", avant de devenir " matière
scripturale "".
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Le projet Zolien
"L'oeuvre de Zola est énorme,
polymorphe et, en grande partie, mal connue sinon inconnue. Romancier, il a composé, outre les Rougon-Macquart, deux autres
séries, les Trois Villes et les Quatre Evangiles, ainsi que cinq romans publiés de 1865 à 1868..."
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