Le Ventre de Paris ( Suite )
Comme Silvère, Florent est un " maigre " , qui a rêvé, dans ses
années de misère, une société de justice et d'amour. Chaque soir, au café Lebigre,
il anime une société secrète dont plusieurs membres, ce qu'il ne soupçonne pas, sont des
informateurs de la police. Il prépare une naïve insurrection contre l'Empire. Sa maigreur et sa
douceur dérangent les " gras " , qui les trouvent a-normales et le dénoncent; la
première à le haïr est sa belle-soeur Lisa, symbole de la petite bourgeoisie, honnête
dans les affaires, mais cachant sous sa " chair calme " des " dessous formidables de
lâcheté, de cruauté " . L'intrus sera de nouveau arrêté et déporté.
Le quartier, un moment agité par les rumeurs les plus folles, retrouvera sa quiétude béate.
" Quels gredins que les honnêtes gens! " conclut Zola.
Cette satire amère s'adresse tout autant au passé, à l'histoire du second
Empire, qu'au présent, au régime de l'Ordre moral. Les maigres - rêveurs politiques, dont Zola
critique la naïveté, ou artistes, comme le peintre Claude Lantier - sont toujours dévorés
par les gras, qu'ils dérangent.
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Le Ventre
"...Le roman est structuré par l'opposition des Gras et des Maigres, déjà
esquissée dans la Fortune des Rougon. Après la course folle aux millions et aux plaisirs de
" la Curée " , Zola peint " le contentement large et solide de la faim, la bête
broyant le foin au râtelier, la bourgeoisie appuyant sourdement l'Empire, parce que l'Empire lui donne la
pâtée matin et soir, la bedaine pleine et heureuse ballonnant au soleil " ( " Ébauche
" du roman ).
..."
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