La Curée

   " La meute d'appétits lâchés dans un flamboiement d'or et de sang " ( la Fortune des Rougon ) s'assouvit dans la Curée . Monté à Paris au lendemain du coup d'État, Aristide Rougon est prêt à tout pour réussir. Son flair d'oiseau de proie, son habileté de " poète des affaires " , son absence totale de srcupules, et la chance, vont le servir. A peine veuf, il épouse une jeune bourgeoise, Renée Béraud du Châtel, qui, séduite par un homme marié, est enceinte et dont il faut " laver la faute " . Sous un nom de guerre - " ce nom de Saccard, dont les deux syllabes sèches avaient sonné à ses oreilles, les premiàres fois, avec la brutalité de deux râteaux ramassant l'or " - , Aristide va profiter de la politique de grands travaux menée Haussmann pour échafauder une des plus grandes fortunes de l'Empire. La Curée est le roman de la spéculation foncière.
   Au centre donc, Paris, lieu du drame moderne; Paris mythique, cuve ou alambic où s'élabore l'avenir, grand corps mutilé, proie des affairistes de tout crin, mais aussi ville complice, mauvais lieu de l'Europe, monde du Mal et de l'inceste.
   Cette ville, qui " n'était plus qu'une grande débauche de millions et de femmes " , sert de cadre au drame de Renée, moderne Phèdre. " Louve affamée ", elle est sans cesse en quête de jouissances nouvelles. L'inceste l'attire, elle aime le fils de son mari, Maxime. Ce dernier, petit crevé bientôt lassé par les exigences de sa belle-mère, fait un mariage de raison. Abandonnée par sa femme de chambre, sa seule " amie " , ruinée par son mari, Renée mourra peu après d'une méningite aiguë.