Le Ventre de Paris

   Au centre du roman, les Halles, omniprésentes, monstrueuses, qui fascinent Zola sur le plan esthétique - il en loue l'architecture audacieuse, il est séduit par leur vie fantastique et souvent barbare, par leurs débordements de nourriture, leurs couleurs violentes... - et sur le plan symbolique : ce ventre de Paris, organe colossal, déclenche en lui une rêverie de la matière, des fantasmes d'ensevelissement, une thématique du gras et du visqueux, de l'émiettement, qui lui sont propres.
   Le roman est structuré par l'opposition des Gras et des Maigres, déjà esquissée dans la Fortune des Rougon. Après la course folle aux millions et aux plaisirs de " la Curée " , Zola peint " le contentement large et solide de la faim, la bête broyant le foin au râtelier, la bourgeoisie appuyant sourdement l'Empire, parce que l'Empire lui donne la pâtée matin et soir, la bedaine pleine et heureuse ballonnant au soleil " ( " Ébauche " du roman ).
   Florent, rêveur inoffensif, arrêté par erreur au lendemain du Deux-Décembre et déporté à Cayenne, s'est échappé du bagne et, sept ans plus tard, revient à Paris, après de longues errances. Il retrouve son demi-frère, Quenu, qu'il a élevé à la mort de leur mère en sacrifiant ses propres études. Celui-ci, en son absence, a hérité de leur oncle puis épousé la belle et grasse Lisa, fille d'Antoine Macquart. Le couple tient une charcuterie prospère au centre des toutes nouvelles Halles centrales.

 

Le Ventre

"...Le roman est structuré par l'opposition des Gras et des Maigres, déjà esquissée dans la Fortune des Rougon. Après la course folle aux millions et aux plaisirs de " la Curée " , Zola peint " le contentement large et solide de la faim, la bête broyant le foin au râtelier, la bourgeoisie appuyant sourdement l'Empire, parce que l'Empire lui donne la pâtée matin et soir, la bedaine pleine et heureuse ballonnant au soleil " ( " Ébauche " du roman ). ..."