Nana

   Zola a conçu Nana comme un pendant et une suite de l'Assommoir. " La désorganisation d'en haut " par la débauche, comme l'Assommoir est " la désorganisation d'en bas " par " la misère noire, le buffet sans pain, la folie de l'alcool " .
   Nana Coupeau a fui, un soir d'hiver, la terrible misère de ses parents. Pervertie dès l'enfance par le milieu du quartier de la Goutte-d'Or, elle devient une des filles galantes le plus en vue du second Empire, avant de mourir, en juillet 1870, à dix-neuf ans à peine, pourrie par la vérole.
   Poursuivant son inventaire systématique de la société du second Empire, Zola peint le monde galant. Mais plus qu'une " fille " , Nana est symbole, voire un " mythe " , sans pour cela " cesser d'être réelle " ( Flaubert ).
" Nana c'est la pourriture d'en bas, l'Assommoir se redressant et pourissant les classes d'en haut " , la " mouche d'or " vengeant, inconsciemment, " par son sexe seul " , son enfance et les siens, détruisant tout ce qu'elle approche : elle ruine et déshonore le comte de Vandeuvres, Georges Hugon et son frère Philippe, Hector de La Faloise, le comte Muffat, qui accepte les pires bassesses.
   Née l'année du coup d'État, mourant alors que retentissent les cris de " A Berlin ! A Berlin ! " , Nana est l'émanation et l'incarnation de la société du second Empire, folle de son or et de sa chair, corrompue, détraquée dans toutes ses classes ( la comtesse Muffat mène la même vie que Nana ) , roulant à la débâcle finale, l'horrible décomposition de la vérole ou les charniers de Sedan.

 

Nana

"...Poursuivant son inventaire systématique de la société du second Empire, Zola peint le monde galant. Mais plus qu'une " fille " , Nana est symbole, voire un " mythe " , sans pour cela " cesser d'être réelle " ( Flaubert ). ..."