La Bête humaine

   Plusieurs thèmes s'y imbriquent. C'est d'abord le roman des chemins de fer. L'histoire se passe, en son entier, sur la ligne du chemin de fer de l'Ouest. Jacques Lantier est mécanicien sur la " Lison " , sa locomotive, véritable être vivant qu'il aime comme on aime une femme.
   Ayant aperçu un crime qui s'accomplissait dans un train, Jacques va être appelé à témoigner. Il rencontre Sérevine, la femme du sous-chef de gare du Havre, Roubaud. Il comprend vite que le couple est coupable; Séverine, pour obtenir son silence, devient sa maîtresse. Si Roubaud, poussé par une jalousie aveugle, a tué Grandmorin, c'est qu'il a appris que le vieux président était, depuis des années, le " protecteur " de Séverine. L'affaire sera étouffée pour éviter les retombées politiques, ce qui permet à Zola de faire une violente satire de la justice.
   Ce qui attire Jacques Lantier en Séverine, c'est la criminelle. Lui-même est en effet sujet à des pulsions homicides qu'il ne peut pas contrôler. Il la tuera dans un de ces accès de folie meurtrière. Son désir de tuer, un instant endormi par la possession physique de la jeune femme, se réveillera quand elle lui racontera en détail l'assassinat de Grandmorin, Zola associant, ici comme ailleurs, amour, folie et mort : " Ce que je veux surtout marquer, c'est ce qu'il y a de sauvage au fond du coït, la mort dans l'amour, posséder et tuer " . Peut-être aussi veut-il châtier la femme d'une trahison originelle dont l'obscur souvenir se transmet de génération en génération.

 

La Bête humaine

" Ce que je veux surtout marquer, c'est ce qu'il y a de sauvage au fond du coït, la mort dans l'amour, posséder et tuer " . Peut-être aussi veut-il châtier la femme d'une trahison originelle dont l'obscur souvenir se transmet de génération en génération.