Une Page d'amour
Hélène Grandjean, belle veuve honnête, vit seule à Passy avec sa fille
Jeanne. Celle-ci, sur qui pèse la lourde hérédité de tante Dide, est, une nuit, frappée
de convulsions. Le Dr Deberle la soigne. Il est séduit par Hélène, qui, elle aussi bouleversée
se laisse aller, non sans luttes, à l'amour. Mais, alors qu'elle est allée rejoindre le médecin
et est devenue sa maîtresse, Jeanne, restée seule, a pris froid. Elle meurt d'une phtisie galopante,
comme sa grand-mère Ursule Mouret, comme sa tante Marthe Mouret. Hélène s'accuse de cette mort.
Elle épousera, quelques mois plus tard, un vieil ami, M.Rambaud. Après ce " coup d'étrange
folie " , elle retrouvera son calme et son honnêté de Junon raisonnable. Mais avec quels regrets
rentrés ?
" On dirait qu'on avale un verre de sirop, dit Zola de son titre, et c'est ce qui m'a
décidé " . En fait, ce roman n'était pas prévu en 1868, et dans lequel il oublie la
satire politique et sociale, n'a rien de la romance " nuance cuisse-de-nymphe " , " un peu popote
" , dont il parle dans ses lettres. Il y traite plusieurs thèmes qui lui tiennent à coeur :
éducation des filles ( Hélène comme Mme Deberle sont conduites à l'adultère par ennui
de la vie mondaine, par une certaine littérature - romans ou théâtre - qui les pousse aux
chimères et à la curiosité de la " faute " ; influence néfaste de la religion sur
les femmes; passage de l'enfance à l'adolescence, premiers éveils aux désirs, qu'il étudie
en Jeanne, jalouse des " amis " de sa mère; Paris, dont cinq grandes descriptions terminent les
cinq parties de l'oeuvre, en contrepoint au drame que vit Hélène; enfin et surtout la passion, qui peut
éclater tout à coup, dévorante, bouleversante -
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Hélène
"...Flaubert l'avait bien compris qui lui écrivait : " Je n'en conseillerais pas la
lecture à ma fille, si j'étais mère !!! Malgré mon grand âge, le roman m'a troublé
et excité [...] Vous êtes un mâle. Ce n'est pas d'hier que je le sais " .
..."
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